Conférence : Néanderthal, entre imaginaire et réalité

La découverte de l’homme de Néanderthal en 1856 a joué un rôle fondamental dans l’histoire de la reconnaissance de l’ancienneté de l’Homme et de son évolution. Durant plus d’un siècle, les hypothèses émises à son sujet ont davantage reflété les préjugés du moment qu’elles n’ont fait avancer la science.

Jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, Néanderthal aura été victime d’une sorte de racisme, lié probablement aux constructions mentales qui avaient alors cours. Néanderthal a d’abord été perçu comme un Homme moderne dégénéré, puis considéré comme un Homme-singe et enfin rapproché des humains prétendument inférieurs. Ce laissé-pour-compte de l’évolution fait aujourd’hui l’objet d’un surprenant retour en grâce. Il est désormais reconnu comme le représentant d’une humanité à part entière. La déconstruction de l’image négative de Néanderthal, engagée depuis 1980, s’est accentuée ces dix dernières années grâce aux nombreuses découvertes scientifiques et aux recherches génétiques récentes. Elles ont mis en évidence que le génome des Eurasiatiques contient entre 2 et 4 % de gènes néanderthaliens. Cette proximité les ont rendus plus « acceptables ».

Présentée par Marylène Patou-Mathis, Directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Département Homme et Environnement du Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris).