La Seine a été dès la seconde moitié du XIXe siècle, un extraordinaire atout pour le dynamisme économique du département. Elle est aujourd’hui entre paysage naturel et héritage industriel.
Promenade au fil de l’héritage industriel des bords de Seine
La Seine a été dès la seconde moitié du XIXe siècle, un extraordinaire atout pour le dynamisme économique du département. Beaucoup d’industries chassées hors de Paris ont élu domicile dans le Val-de-Marne, d’Ivry-sur-Seine à Choisy-le-Roi, le long de la Seine. Des années plus tard, les traces des activités passées autour de la rivière sont encore présentes. Pour admirer l’héritage des entrepreneurs et ouvriers val-de-marnais des siècles passés, suivez la Seine pour une balade entre paysage naturel et héritage industriel. Un chemin piétonnier est aménagé sur la rive droite, côté Charenton-le-Pont. Commencez la promenade depuis la passerelle d’Ivry-Charenton, puis laissez-vous guider par la rivière.
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Usine Saint-Raphaël
Depuis la passerelle d’Ivry-Charenton, vous remarquerez un grand bâtiment vitré surmonté de la gigantesque enseigne Saint-Raphaël. Il s’agit d’une ancienne usine qui produisait un apéritif au quinquina à partir de la fin du XIXe siècle. Depuis sa fermeture, l’usine a été réhabilitée et accueille une annexe de l’université Paris VI Pierre et Marie Curie depuis 2004. L’enseigne rouge dominant le lieu a été conservée.
A gauche du bâtiment, vous remarquerez la longue cheminée de la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain) qui mesure 130 mètres de hauteur et surplombe les alentours.
Ancienne usine des eaux de la ville de Paris
Après la confluence, en haut du Quai Blanqui, prenez un moment pour admirer le bâtiment qui se trouve de l’autre côté de la Seine. C’est l’une des deux usines élévatoires des eaux de la Seine, du XIXe siècle. Celle-ci, appelée Ivry I car ce fut la première usine des eaux de la commune, est aujourd’hui le dépôt d’œuvres d’art de la ville de Paris. Les deux grandes halles de la station de pompage permettent de stocker des sculptures depuis 1974. Avant d’avoir cette fonction, l’usine construite de 1881 à 1883 servait à puiser l’eau de la Seine brute, donc non potable, pour l’acheminer vers le réservoir de Villejuif. Le bâtiment n’est pas ouvert au public, mais il a conservé son aspect passé, avec ses pilastres et ses 9 baies à arcatures en briques rouges sur sa façade latérale.
Pont du Port à l’Anglais
Continuez votre parcours jusqu’au pont du Port à l’Anglais. Son nom lui vient de la première famille propriétaire du quartier vitriot : la famille Langlois. Situé entre Alfortville et Vitry-sur-Seine, il remplace depuis la fin de sa construction en 1928, l’ancien bac qui assurait la liaison en franchissant la Seine.
L’écluse de Vitry en amont du pont fut construite dans les années 1860. La deuxième écluse, celle d’Alfortville, date de 1902 et le barrage actuel de 1971. L’écluse mesure 180 mètres de longueur pour 12 mètres de largeur. En passant à proximité, vous aurez sûrement l’occasion d’y voir des péniches ou des bateaux de plaisance attendant de pouvoir traverser ce barrage pour voguer sur la Seine en direction de Paris.
A sa gauche, il est intéressant de remarquer les deux cheminées rouges et blanches de l’ancienne centrale thermique EDF. Active de 1966 à 1971, la centrale a définitivement fermé en avril 2015. Les deux cheminées de 160 mètres de hauteur font partie des 5 plus hautes structures d’Ile-de-France. Elles furent détruites à la fin de l’année 2017.
Usine Rhône-Poulenc
Juste après le croisement du quai de la Révolution et de la Digue d’Alfortville, se trouve le bâtiment d’une ancienne usine Rhône-Poulenc, sur la rive gauche. En activité depuis 1909, le lieu fabriquait à l’origine des produits chimiques destinés à la photographie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la société participe à la mise au point de la production industrie de la pénicilline (précurseur des antibiotiques). Le bâtiment en briques rouges fait aujourd’hui face à un bâtiment moderne en verre de Sanofi-Aventis.
Ancienne maroquinerie Hollander
Continuez la balade en rejoignant le quai Pompadour. Aux abords du n°49, regardez de l’autre côté de la Seine pour apercevoir l’usine Hollander. À sa fondation en 1796, le site était nommé « Maroquinerie Fauler« , d’après le nom de son fondateur. C’est à la suite de son rachat par la société Hollander en 1930, qu’il prit la nouvelle appellation d’Usine Hollander. Au XIXe siècle et jusqu’en 1970, on y travaillait les peaux telles que l’astrakan, le mouton ou encore le lapin, en fonction des époques et de la demande. Différents ateliers étaient répartis sur le site : le dégraissage, l’étirage, le séchage, le tannage, la teinture etc. L’usine, idéalement située en bord de Seine, au 1 rue du Dr Roux, a définitivement fermé ses portes en 1980. Dès 1995, une compagnie de théâtre, nommée La Rumeur, s’installa dans les locaux. D’autres artistes et entrepreneurs sont venus installer leurs ateliers dans ce bâtiment, dont la cheminée en briques si caractéristique, témoigne encore de son ancien usage industriel.
Dans la même rue :
- La Verrerie était une ancienne usine, gérée par la « Société Cristalleries et Verreries réunies de Choisy-le-Roi ». Ce site a continué son activité jusqu’en 1957, avant d’être vendu à la Société Rotaflex. Le lieu est occupé depuis 2005 par des ateliers d’artistes, composés de photographes, de peintres, de graphistes, ou encore de céramistes. Ce bâtiment situé au 12 bis rue du Dr Roux, a été restauré et transformé pour permettre l’accueil des différents artistes.
- Le Conservatoire de musique, de danse et des arts plastiques occupe les lieux d’une ancienne tannerie. Située proche de la Seine, elle était gérée par la Société des Tanneries Parisiennes durant son activité, de 1889 à 1929. Depuis, le bâtiment a été racheté par la commune de Choisy-le-Roi et a accueilli l’école de musique et de danse dès 1960. En 1980, l’école d’arts plastiques a été ajoutée et l’ensemble est devenu un Conservatoire à Rayonnement Municipal. Afin d’agrandir sa capacité et de rénover le site, le bâtiment a fait l’objet d’une réhabilitation en 2005. Le Conservatoire est aujourd’hui nommé La Tannerie, pour rappeler son passé industriel et son ancienne fonction. Son étonnante façade ordonnancée, très colorée, est visible au 44 rue du Dr Roux.
Gare de Choisy-le-Roi
Arrivés au pont de l’appel du 18 juin 1940, vous pouvez le traverser pour contempler la Seine et ses rives. De l’autre côté de la Seine, vous trouverez le bâtiment de la gare SNCF de Choisy, construit au début du XXe siècle.
Port de Choisy-le-Roi et carrières de sable
Pour terminer votre balade, le quai des Gondoles vous permet d’avoir une large visibilité sur le port industriel de Choisy. Vous remarquerez certainement les divers bacs de sables et graviers sur la berge d’en face. Il reste quelques sablières et gravières dans le département. Vous en aurez peut-être aperçu lors de votre déambulation, notamment à proximité du bâtiment Saint-Raphaël ou autour du site Sanofi-Aventis (Rhône-Poulenc).
Cette balade entre rivière et industrie terminée, n’hésitez pas à consulter nos autres idées de balades urbaines !