Yannick Drapeau travaille aujourd’hui à la communication de la Plate-forme Industrielle Courrier (PIC) de Paris-Sud-Wissous de La Poste.
Il y a environ 40 établissements similaires pour traiter le courrier dans toute la France. Gigantesque et ultramoderne, la PIC de Wissous gère le trafic des dix arrondissements du sud de Paris, toute l’Essonne et une partie du Val-de-Marne et des Hauts de-Seine. La plate-forme de La Poste collabore depuis longtemps avec Val-de-Marne Tourisme & Loisirs dans le but d’ouvrir ses portes au plus grand nombre. A l’occasion de la semaine de l’industrie, nous sommes allés interroger Yannick Drapeau sur la mécanique complexe qui se cache derrière les visites d’entreprises.
La plate-forme de Wissous c’est combien en chiffres ?
Entre 900 et 1000 personnes traitent en moyenne 7 millions de lettres par jour, c’est-à-dire 12 à 13 % du trafic national. C’est une très grande PIC qui fonctionne 24h sur 24 avec des volumes de lettres traitées assez impressionnants.
Comment avez-vous eu l’idée de faire visiter ce site au grand public ?
Au départ, nous réservions les visites à nos clients professionnels, les particuliers ne représentant qu’une petite part des émetteurs de courrier pour la Poste (93% du courrier est généré par les entreprises sur un trafic de 65 millions de lettres par jour en France). Nous avons décidé d’ouvrir nos portes à tous ceux qui le demandaient par l’intermédiaire des organismes de tourisme territorial.
Cela fait combien de temps que vous faites visiter ce lieu ?
Depuis son ouverture en 2007, nous faisons visiter la PIC de Wissous à nos clients, à nos postiers, aux associations ou aux particuliers. Nous avons accueilli près de 23000 personnes. C’est un nombre significatif surtout que ce n’est pas notre cœur de métier.On doit parfois accueillir des visites d’élus ou de ministres. On fait aussi beaucoup de visites de Postes étrangères qui s’intéressent beaucoup à notre organisation, entièrement pensée par La Poste française.
Comment se déroule une visite ?
Elles durent en général deux heures. On commence par 20 minutes de présentation, puis on passe à la visite du site où l’on parcourt l’équivalent d’un kilomètre. Quand on revient dans la salle de présentation, les visiteurs ont beaucoup de questions. On essaye de répondre au maximum à leurs interrogations.
Quelle est la réaction du public lorsqu’il découvre le site ?
Lorsqu’on écrit du courrier et qu’on l’expédie, on ne voit vraiment que deux choses : la boite aux lettres où on dépose sa lettre et le facteur qui nous la livre à l’arrivée. On n’a souvent aucune idée de comment se déroule le traitement et l’acheminement de son courrier. J’ai des retours positifs. Les gens sont très curieux. La phrase que l’on me répète fréquemment c’est « je ne verrai plus mon courrier de la même manière ». On se souvient toujours de la lettre qui n’arrive pas mais on ne se souvient jamais des millions de lettres qui arrivent sans encombre au quotidien.
Comment est-ce que les visites sont accueillies du point-de-vue des employés ?
Elles sont bien perçues grâce aux règles que nous avons mises en place (pas de photos, présentation des visiteurs…). Notre accueil est souvent remarqué. Les postiers sont au cœur du dispositif. Certains aiment échanger avec les visiteurs. Pourtant, personne n’est obligé de sourire ou de dire bonjour. Pendant les visites, on salue systématiquement les employés. A partir du moment où vous présentez vos visiteurs, il n’y a aucun problème même si on a des visites tous les jours. C’est une question de politesse et de courtoisie.
Comment avez-vous fini par animer des visites ?
J’ai la grande chance d’avoir occupé beaucoup de postes. Un de mes premiers métiers a été d’apprendre presque 3000 rues de Paris. Mon travail, corriger les adresses. A l’ouverture de la PIC, on m’avait dit « tu vas t’occuper des visites pendant deux-trois ans maximum » aujourd’hui nous recevons presque 200 visiteurs par mois et cela fait déjà huit ans que je suis là.
Propos recueillis par Thomas Guillot le 01/03/16
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