« Et hop… on se jette à l’eau ! » Tel était le thème des Rencontres du tourisme 2018 en Val-de-Marne.
Les rencontres du tourisme se sont déroulées le jeudi 13 décembre de 14h30 à 18h sur la barge Cristal-sur-Seine (MCF2) – 1 quai de la Révolution à Alfortville (RER D Vert de maisons).
Les rencontres étaient animées par Eric Fabre.
Retour sur le programme 2018 et les interventions :
ACCUEIL CAFÉ
SUR LE PLONGEOIR
Ouverture
Gilles Saint-Gal, Président de Val-de-Marne Tourisme & Loisirs, Vice-président du Conseil départemental
souhaite la bienvenue aux Rencontres du tourisme 2018 appelées « Et hop… on se jette à l’eau » car il va être question de la valorisation touristique des voies d’eau qui traversent le Val-de-Marne et notamment de la Marne et la Seine. Les voies d’eau dans notre département constituent une réalité géographique qui a marqué durablement l’histoire populaire de notre Département et lui confèrent un potentiel paysager et aquatique exceptionnel qui mérite d’être « mis en tourisme ». Pour finir, Gilles-Saint-Gal se félicite que le gouvernement ait fait savoir qu’il renonçait à la suppression des Départements, ce qui permettra au Val-de-Marne de poursuivre le développement d’un tourisme porteur de sens, de valeurs et d’échanges interculturels et non un tourisme « consumériste ».
En présence d’André Brunel, Conseiller municipal délégué à la valorisation des quais et berges de la Seine et de la Marne, Alfortville
Accueil au nom de la Ville d’Alfortville par Monsieur André Brunel.
Après la projection de la vidéo de promotion du Val-de-Marne réalisée par le Comité départemental du Tourisme, les Rencontres démarrent, animées par Eric Fabre.
AU BORD-DANS L’EAU
Ce qu’on y fait, ce qu’on pourrait y faire, ce qu’il faut savoir
Vivre ensemble l’eau – table-ronde
Jean-Baptiste De Gandt, Le Grand Huit
Ricardo Esteban, Directeur général, Le Petit Bain
Eric Fuchs, Directeur de l’agence Seine-Amont, Haropa – Ports de Paris
Jean-François Mailler, Président du Comité départemental de canoë-kayak du Val-de-Marne
Mélina Sadi, La Bâronne de Paname, tenancière de bals
Cette table ronde permet à des acteurs du tourisme de présenter des projets sur l’eau et sur les berges des cours d’eau.
- Mélina Sadi, La Barônne de Paname, réinvente les guinguettes et fait même danser les gens sur des parquets flottant sur l’eau (« les bals barges »). Elle insiste sur la notion « d’art de vivre » qu’on rencontre dans les bals et les guinguettes et parle du « french savoir fête ». Elle travaille à l’inscription du bal au patrimoine mondial de l’Unesco ainsi qu’à la création d’une « Maison du bal » (école de bal où l’on pourrait en apprendre les codes).
- Jean-Baptiste De Gandt, Le grand Huit, propose de glisser sur l’eau, sans danger et au pied de chez soi, à travers la pratique du Stand-up paddle que le Grand Huit a développée à Joinville. Il évoque la sensation de bien-être ainsi que les possibilités de découverte de l’environnement et de l’écosystème de la Marne que permet cette activité nautique.
- Jean-François Mailler, président du Comité départemental de canoë-kayak explique que la pratique du canoë-kayak doit évoluer. Tournés exclusivement vers la compétition et la performance, les clubs doivent aujourd’hui s’ouvrir à la pratique de loisirs, à la pratique ludique occasionnelle. C’est un véritable changement de modèle voire de culture que les clubs val-de-marnais se doivent de mener. Sport tourné vers la performance et la compétition et Sport de détente et de découverte doivent cohabiter, notamment sur les boucles de la Marne qui constituent un bassin de navigation exceptionnel, un poumon naturel en plein coeur de ville et très proche de la capitale.
- Ricardo Esteban, directeur général Le petit bain (établissement culturel flottant) travaille actuellement sur un grand projet « La grande épopée » dont l’idée est partie des acteurs présents sur la Seine et qui souhaitaient « faire la fête » pour se remettre des épreuves liées notamment aux dernières crues. Ce projet, conçu comme une « course en solidaire » a pour objectif d’encourager la réappropriation ludique du fleuve (« L’Odyssée de Paris » par ex. réinventera les joutes navales). Pour permettre la concrétisation de cet événement, il conviendrait de faire lever les péages des ports pour faciliter la mise en réseau des acteurs de l’eau et faire tomber les barrières entre les pratiques.
- Eric Fuchs, directeur de l’Agence Seine-Amont Haropa-Ports de Paris, montre que Ports de Paris intègre de plus en plus la dimension touristique dans ses équipements et qu’il développe des ports à usages partagés (même dans des ports à vocation industrielle et économique). Ainsi, des pontons, des plages urbaines, des animations peuvent être proposées (Alfortville plage, Choisy plage, Vitry plage en 2021…). Une navette est même à l’étude entre les plages d’Alfortville et de Choisy. Quant au port de Bonneuil, la fonction loisirs y est en plein développement (croisières-visites, maison du port, guinguette, bar-restaurant…) et un projet de « Fête annuelle du port » est en réflexion.
Interventions du public
Olivier Lignon, association Street food en mouvement organise un rassemblement de food truck dans certaines villes et propose d’en organiser dans des ports du Val-de-Marne. Ricardo Esteban évoque le Food Boat « Le Barboteur » qui navigue sur le canal de l’Ourcq et la Baronne de Paname rappelle que la nourriture et le « bien manger » font partie de la fête.
Claire Beyeler, Syndicat Marne Vive trouve toutes ces idées très intéressantes et rappelle le travail qu’effectue Marne Vive pour réhabiliter la baignade dans la Marne (Big Jump…).
Olivier Maitre-Allain, ville de Nogent, évoque l’histoire des bains (hygiène et natation), pleine de sens quant à l’histoire sociale du territoire (émergence des loisirs de masse). On se baignait dans la Marne, et on s’y noyait, d’où la création de postes de sauveteurs, qui considérèrent l’intérêt d’apprendre à nager aux baigneurs. Au début XXe, on estime à 5 % la part de la population française sachant nager. En quelques décennies, une large partie de la population francilienne apprend la nage dans la Marne, l’Oise et la Seine. Olivier Maitre-Allain proposera en 2019, une conférence sur la Marne et la Seine, avec une approche multidisciplinaire, historique, sociologique, patrimoniale…. en s’appuyant sur de très nombreuses anecdotes.
Gérald Simon, délégué régional IDF de l’Association Nationale des Plaisanciers en Eaux Intérieures (ANPEI), évoque la nécessité de disposer de possibilités d’amarrage afin d’encourager la navigation de plaisance.
René Alberti, Chef du bureau des affaires générales et domaniales, UTI Seine Amont, Voies navigables de France annonce que VNF travaille à l’identification des points d’amarrage potentiels pour les bateaux de plaisance et à la rénovation des écluses secondaires pour permettre le passage d’un nombre plus important de bateaux.
Benjamin Martineau-Fabre, directeur-adjoint de Bateaux de Paris évoque la difficulté d’amarrer des bateaux sur la Seine, notamment à Choisy, pour les bateaux de petit gabarit. En réponse, Eric Fuchs propose de réaménager le ponton de l’association Au fil de l’Eau.
Lionel Hersan, Coordonnateur de la Station nautique de la Vallée de la Marne (EPT Paris-est Marne et Bois), évoque le label France Station Nautique. Nogent-sur-Marne est la seule commune en bord de fleuve qui a obtenu ce label décerné à des villes balnéaires ou de bord de lac. L’objectif de ce label est d’avoir une approche touristique de la vallée de la Marne. Nogent organise chaque année la Fête du nautisme et Lionel Hersan lance un appel à projets auprès des acteurs de la salle afin qu’ils proposent des animations à l’occasion de cette fête.
L’eau dans tous ses états
Eve Karleskind, Directrice Environnement et Assainissement, Conseil départemental du Val-de-Marne
François Roblot, Responsable des études et du développement, Val-de-Marne Tourisme & Loisirs
- Eve Karleskind, Directrice Environnement et Assainissement, Conseil départemental du Val-de-Marne, évoque la question de la qualité de l’eau. Cette qualité est bien meilleure qu’en 1950, à l’époque où l’on se baignait encore. La qualité doit être appréciée au regard de ce que l’on souhaite développer dans l’eau et, compte tenu des résultats des analyses bactériologiques, la baignade n’est toujours pas autorisée aujourd’hui. Le Département effectue un travail très important pour sensibiliser les particuliers au rejet des eaux usées dans les cours d’eau et réfléchit aux aides dont ces derniers pourraient bénéficier (il faut compter 15.000€ pour réorienter les eaux usées qui se déversent dans la Marne ou la Seine). Eve Karleskind précise que la situation n’est pas la même partout et que les villes riveraines de la Seine et situées à l’amont de Choisy-le-Roi semblent respecter la réglementation, tout comme Saint-Maurice sur la Marne.
- François Roblot, Responsable des Etudes et du Développement à Val-de-Marne Tourisme & Loisirs (CDT94) présente les grandes conclusions d’une enquête menée en 2014/2015 par le CDT94 auprès des promeneurs rencontrés sur les berges de Seine et de Marne, sur leurs pratiques et leurs attentes. L’enquête a révélé que les pratiques sont essentiellement des pratiques de proximité (Franciliens et essentiellement Val-de-Marnais, visites fréquentes, plus de la moitié des personnes rencontrées met moins de 10 minutes pour accéder aux berges et les pratiques sont souvent familiales). 63% des promeneurs évoquent comme critères de choix de cette destination de promenade : la proximité de leur domicile, la facilité d’accès et la beauté du site. Les activités pratiquées sur les berges sont la promenade, le cyclisme, le jogging. Les aménités souhaitées concernent des équipements comme des sanitaires, des bancs, des jeux, des parcours sportifs… et, au final, 9% des personnes enquêtées seulement disent souhaiter pouvoir se baigner (puisque la baignade a disparu des pratiques depuis plusieurs décennies, elle constitue plutôt un rêve enfoui). François Roblot énumère quelques contraintes auxquelles le développement d’activités de tourisme et loisirs se heurte : discontinuités des itinéraires, vitesse de navigation, écluses…
Interventions du public
Lionel Hersan, Station nautique de la Vallée de la Marne, évoque les projets de réouverture des baignades sur la Marne d’ici 2022 à Saint-Maur, Champigny, Nogent et St-Maurice.
Gérald Simon, ANPEI, rappelle qu’il manque des stations de récupération des eaux usées des bateaux.
Jean-François Mailler, président du comité départemental de CK, reconnait dans les données de l’enquête que les aspirations à des pratiques sportives sont également une façon de se réapproprier les berges. Il souligne que le Val-de-Marne a formé de nombreux champions de sports nautiques et que ces derniers peuvent devenir d’excellents ambassadeurs ou parrains du territoire.
Réinventer l’eau (chaude ?) – table-ronde
Zineb Amrane, Directrice-adjointe, Responsable de l’ingénierie stratégique, Grand Paris Aménagement
Camille Chowah, Responsable du projet européen Star Cities, Val-de-Marne Tourisme & Loisirs
Jean-Michel Daquin, Architecte
Charlotte Ougier, Coordinatrice du secteur de l’eau, Conseil départemental du Val-de-Marne
Hélène Sallet-Lavorel, Directrice Val-de-Marne Tourisme & Loisirs
- Charlotte Ougier, coordonnatrice du secteur de l’eau, Conseil départemental du Val-de-Marne, présente les différents sites de baignade qui se sont porté candidats dans le cadre de l’héritage des JO 2024 : Saint-Maur-des-Fossés, Champigny-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Saint-Maurice sur la Marne et sur la Seine : Orly, Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi, Vitry-sur-Seine et Ivry/Vitry-sur-Seine. Elle rappelle que le potentiel est là mais que la qualité de l’eau est un travail sur le long terme qui ne correspond pas forcément avec le calendrier contraint des JO.
- Jean-Michel Daquin, architecte, présente les esquisses d’aménagement de plages sur lesquelles il est en train de travailler à la demande du Conseil départemental. Il s’agit d’aménagements amovibles et légers, sur l’eau ou sur les berges. Il montre des images de sites de baignade aménagées dans d’autres villes d’Europe et qui peuvent nous inspirer.
- Camille Chowah, responsable du projet européen STAR Cities, Val-de-Marne Tourisme & Loisirs, présente le projet de constitution d’un réseau de villes européennes qui travaillent à la reconquête des loisirs populaires au bord de l’eau. Ce réseau, appelé Riverside Cities est en cours de constitution et souhaite, à terme, solliciter le label Itinéraire Culturel Européen auprès du Conseil de l’Europe. Par ailleurs, sur proposition de Val-de-Marne Tourisme & Loisirs, plusieurs territoires (Rome, Hambourg, Kaunas et Bucarest) ainsi que le réseau NECSTouR (réseau des régions européennes pour un tourisme durable et compétitif) se sont regroupés pour mettre en oeuvre le projet STAR Cities (Sustainable Tourism for Attractivity of Riverside Cities), piloté par Val-de-Marne Tourisme & Loisirs et financé par le programme Interreg Europe. Ce projet a été lancé en juin 2018 pour une durée de 5 ans. Il s’agit de mettre en relation les acteurs des bords de Marne entre Charenton et Lagny avec d’autres territoires européens métropolitains afin de permettre les échanges d’expériences et favoriser le développement de nouveaux projets sur la Marne.
- Zineb Amrane, directrice-adjointe, responsable de l’ingénierie stratégique Grand paris Aménagement présente la mission qui a été confiée à un consortium d’architecte-paysagiste pour travailler sur les paysages, la création d’aménagements adéquats et les animations sur les berges de la rive droite de la Seine, entre Ablon et Ivry. Ce consortium présente l’originalité non seulement d’associer, à travers le centre Olivier de Serres, des étudiants de disciplines très variées (philosophie, sociologie etc.) qui proposent des approches transversales très innovantes mais aussi de travailler avec Yes We Camp (« transformateur d’espaces ») qui ira au printemps à la rencontre des habitants via l’installation de « campements » in situ, sur les berges de Seine.
- Hélène Sallet-Lavorel, directrice de Val-de-Marne Tourisme & Loisirs, présente le travail que le CDT réalise sur « la mise en tourisme du territoire de la grande confluence ». Ce territoire s’étend le long de le Seine, rives droite et gauche, de Choisy-le-Roi aux 12ème et 13ème arrondissements de Paris. Un état des lieux très poussé a été réalisé et montre que si des handicaps très importants sont à dépasser pour développer le tourisme (vitesse de navigation, coupures physiques, absence d’attracteur touristique fort etc.), le territoire dispose d’atouts très nombreux et notamment la présence d’acteurs culturels, associatifs, alternatifs particulièrement motivés pour développer des projets sur les berges de Seine. Consultez cet état des lieux. Début 2019, le CDT va poursuivre son travail en organisant des ateliers participatifs appelés « La fabrique du tourisme et des loisirs » et Hélène Sallet-Lavorel convie tous les acteurs à y participer. L’objectif est de développer des actions très concrètes dès le printemps et l’été 2019 (croisières thématiques etc.). L’un des enjeux consiste à ce que les loisirs et le tourisme soient pris en compte dans les grandes opérations d’aménagement qui se développent sur les rives de Seine (Ivry Confluence, Les Ardoines à Vitry…).
Interventions du public
Tommy Vaudecranne, président de l’association Technopole évoque les croisières électro qu’il anime sur le canal de l’Ourcq dans le cadre de l’événement L’été du canal. Il présente également le festival qu’il a créé à Vitry, au Kilowatt et pense que le territoire dispose de très nombreux atouts permettant de développer des projets associant le sport et la musique ou encore des événements comme l’animation par Tangible de l’usine EDF.
De nombreux acteurs se montrent motivés pour participer aux ateliers.
SUR LA PLAGE
Conclusion des travaux
Gilles Saint-Gal, Président de Val-de-Marne Tourisme & Loisirs et Vice-président du Conseil départemental du Val-de-Marne, conclut cette après-midi en se félicitant du succès de ces Rencontres, en appelant tous les présents à participer aux Fabriques du CDT et en invitant les participants à partager le verre de l’amitié.