Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’un jardin remarquable, pourtant méconnu, niché à l’orée du bois de Vincennes. Interkultur nous a permis de suivre une visite guidée de l’Exposition coloniale et permaculture au Jardin d’agronomie tropicale. L’objectif de la promenade est de nous plonger dans l’histoire de la colonisation française à travers l’observation des vestiges conservées dans ce jardin botanique.

La visite du jardin d’agronomie tropicale

Attendez-vous à un havre de fraîcheur et un dépaysement total.

La visite de ce jardin quelque peu exotique commence lorsque je retrouve Bohémond, le guide du jour. Nous commençons par faire un premier arrêt devant la majestueuse porte que vous voyez ci-dessous. Vous ne pouvez la rater, elle se situe à l’entrée du parc.

Porte chinoise à l'entrée du Jardin d'agronomie tropicale
Porte chinoise © CDT94-L. Fichepoil

Cette porte, un pu défraîchie par le temps, fait partie de l’exposition universelle, mais n’a jamais été entretenue. Notre guide nous explique que cette porte est appelée Torii par les Japonais. Elle symbolise l’entrée dans le monde divin.

Le fait que cette porte figure à l’entrée du Jardin agronomique prend tout son sens. Une fois après voir franchi cette-ci, on ne peut qu’admirer la richesse de la végétation luxuriante du parc.

Ensuite, direction les statues d’allégories coloniales qui représentent la seconde étape de notre visite.

Statues coloniales
Statues coloniales © CDT94-L. Fichepoil

Les statues sont entreposées les unes à côté des autres. Ces statues faisaient partie d’un monument à la gloire de l’expansion coloniale française.

Ce monument a été remplacé par le Musée des colonies. Il est aujourd’hui devenu le Palais de la Porte-Dorée et abrite le Musée national de l’histoire de l’immigration.

Chacune de ces allégories représente une colonie française. On retrouve l’Indochine, les Antilles ou encore les Îles du Pacifique.

On avance un peu plus loin et nous nous retrouvons devant une stèle mémorielle (ouvrez bien les yeux car elle n’est pas très grande) où se trouvait la première mosquée métropolitaine. Celle-ci a été détruite pour construire la Grande Mosquée de Paris que nous connaissons aujourd’hui.

Nous passons également devant le monument aux morts. C’est un monument érigé en mémoire des Cambodgiens et Laotiens morts pour la France durant la Première Guerre Mondiale.

Puis, nous tombons nez à nez avec un piège à tigre !

Piège à tigre en bois
Piège à tigre © CDT94-L. Fichepoil

Rassurez-vous, même si nous avons promis de l’exotisme avec cette balade, vous ne croiserez aucun tigre. les promeneurs et promeneuses ne risquent rien. Les parcs et jardins de la ville de Paris sont sûrs.

En réalité, il ne s’agit même pas d’un véritable piège à tigre. Il a été utilisé lors de l’exposition coloniale pour susciter l’imagination des Parisiens.

En continuant la visite, nous sommes amenés à traverser le superbe Pont Khmer.

Pont Khmer
Pont Khmer © CDT94-L. Fichepoil

Après cela, nous arrivons sur l’esplanade du Dinh. Le dépaysement est total !

Nous admirons tous le magnifique portail d’inspiration vietnamienne ainsi que le temple du souvenir indochinois. Nous poursuivons la visite avec le pavillon de l’Indochine.

Notre guide nous explique que la grande richesse de l’Indochine était l’Hévéa. Si comme moi, vous n’aviez jamais entendu parler de l’hévéa, sachez que c’est à partir de cette plante que l’on fabrique le latex et le caoutchouc.

La production d’hévéa a été permise par les recherches réalisées au jardin d’agronomie colonial. Les colonisateurs français ont importé cette plante du Brésil et ont amélioré son rendement à Paris pour ensuite l’implanter en Indochine.

Un détour par la ferme bio du Jardin d’agronomie tropicale

La balade se poursuit en nous rendant à la ferme de l’association V’Île Fertile. En plein cœur du parc floral, l’association cultive un potager qui produit des fruits et des légumes bios. Vous pouvez acheter ces fruits et légumes tous les dimanches à partir de 15 heures.

Juste à côté de la ferme se trouve les anciennes serres où expériences et études étaient menées sur des boutures.

Serres tropicales
Serres © CDT94-L. Fichepoil

Ce sont des allées qui regorgent de verdure, une aubaine pour les amateurs de botanique. Au sein des enclos, on peut observer des plants remarquables de végétaux tropicaux. Chose insolite que de retrouver des plantes exotiques au sein du bois de Vincennes.

Pour l’histoire, le cacao a été cultivé et analysé dans le jardin par la famille Menier. Cette famille est la fondatrice du chocolat français, ils possèdent une chocolaterie à Noisiel.

Ils ont donc financé la construction de la serre et ont demandé aux scientifiques d’améliorer le rendement des cacaoyers. Le cacao et le chocolat ont représenté un véritable défi puisqu’il s’agit d’une plante ayant des difficultés à se reproduire.

Notre guide nous a d’ailleurs partagé une anecdote fort intéressante à ce sujet.

Cortes a été le premier occidental à avoir bu du chocolat et il a adoré. Pour vous mettre dans le contexte, il faut savoir qu’à l’époque la recette était bien différente. Cortes a ainsi eu droit à un mélange de fèves de cacao broyées, avec de l’eau, des épices et du piment. Plutôt costaud ce mélange…

Monument aux soldats morts
Monuments aux soldats malgaches décédés © CDT94-L. Fichepoil

Nous avons terminé la visite en nous baladant entre les différents pavillons et monuments aux morts en mémoire des colonies de Madagascar, de Guyane et d’Indochine notamment.

Merci à Béhémond pour cette visite très riche !

Pour réserver cette visite, rendez-vous sur le site exploreparis.com

L’Histoire du Jardin d’agronomie tropicale

Si vous vous intéressez à l’histoire du jardin, voici un point historique sur le passé de ce dernier.

Ce jardin expérimental a été construit en 1899 dans le bois de Vincennes afin d’accroître le rendement de productions agricoles indigènes, récupérées par les colonies françaises. Différentes variétés de cultures comme le café, le cacao ou encore les bananiers ont été cultivés dans le but d’être étudiés, puis réintroduit dans les colonies.

En 1907, ce jardin est transformé pour accueillir l’Exposition Coloniale. Durant la Première Guerre mondiale, le site est transformé en hôpital accueillant les soldats coloniaux. Au fur et à mesure du temps, le jardin fut laissé à l’abandon. Aujourd’hui, le jardin d’agronomie tropicale René Dumont est un lieu chargé de souvenirs.

Statue de René Dumont
Statue de René Dumont © CDT94-L. Fichepoil

Comment se rendre au Jardin d’agronomie tropicale ?

Si ce lieu vous intéresse en vue de vos futures promenades, sachez qu’il est facilement accessible en transports en communs. Notamment puisqu’il est proche de la ville de Nogent-sur-Marne qui est desservie par le RER A.

Par rapport au tarif, le lieu est gratuit et totalement ouvert au public si vous ne suivez pas de visite guidée.

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